dimanche 24 février 2013

LIAM





Contexte : 11 Mars 2011. Un Dimanche. Beady Eye joue le soir même au Casino de Paris.C'est le premier retour d'un des brother à Paname depuis la baston de Saint Cloud. En liste d'attente sur le planning, j'obtiens un créneau suite au forfait des JT TV mobilisés pour cause de Fukushima, merci les Japs ! J'ai 15 minutes avec un Liam affable et souriant, et Gem Archer, dont je n'ai malheureusement pas conservé la transcription. J'avais peu coupé sur celle - ci, mais bon, c'est bonus pour l'inauguration du blog.
Support : Direct Sport (Thanks again Dgé)
Lieu : Hôtel Scribe Sofitel - Paris 9e
Mots clefs (ou pas) : Fooc'k


Le foot vous est tombé dessus comment ?

Je suis un fan de foot depuis l’enfance, mec. La première fois que je suis allé voir City au stade, j’avais à peine 6 ans. C’est un type de l’école qui avait obtenu dix tickets pour emmener des gamins au stade. On était donc parti un week-end, une dizaine de kids en car, c’était assez cool. Plus tard je suis souvent retourné voir City, nous habitions pas loin du stade, c’était pratique pour aller voir notamment les matchs en soirée.

Vous vous souvenez de ce premier  match ?

Je me souviens seulement qu’on chantait « Give Us A Wave » à certains joueurs (NDLR : un chant moqueur typique de supporters britanniques), bon, ils ne nous ont rien répondu, tant pis.
Quand on vient de Manchester, comment on choisit son camp entre United et City ?
Ce n’est pas toi qui choisit, c’est le club qui te choisit, tu vois ce que je veux dire. Ce n’est pas un hasard. Je crois que mon père était supporter de City, j’ai hérité de son penchant.

Vous jouiez beaucoup gamin, ado ?

Si je jouais ? Je passais ma vie à jouer. Jusqu’à dix heures du soir. On rentrait les jeans pleins de merde d’avoir passé des heures sur le terrain. C’était mon truc le foot. Aujourd’hui, je ne suis pas  un ultra, je ne vais pas voir jouer City à chaque match, je ne respire pas que pour ça. Mais j’adore encore ça, même si je ne peux pas aller au stade aussi souvent que je le voudrais, je suis ce qui se passe constamment.

Quels joueurs vous ont fait rêver ?

Dans les années  80 ma star était un joueur de City qui s‘appelait Paul Lake. Un énorme espoir du foot anglais, un joueur fabuleux qui a vu son parcours pourri par les blessures. Il aurait du avoir une carrière fantastique. J’aimais bien Paul Simpson. Et puis j’ai toujours eu une admiration pour des joueurs comme Mike Summerbee ou Colin Bell qui ont permis à City de remporter les titres dans les années 60. C’était avant mon époque mais c’est gravé en moi.

Et aujourd’hui vos stars favorites ?

Carlos Tevez. C’est  un joueur incroyable : Il attaque, marque, revient en défense… C’est ce qu’on attend d’un joueur de foot, qu’il se défonce partout sur le terrain. J’aime bien David Silva, Messi est incroyable. J’adore Adam Johnson.

Y’a-t-il des joueurs que vous détestez ?

Il y en a un en ce moment, mais j’ai même pas envie de balancer son putain de nom…

Allez…

El Hadji Diouff. Je le déteste, non pas parce qu’il joue aux Rangers, juste parce qu’il se comporte comme un putain de bâtard. Il passe son temps à emmerder le monde sur un terrain. Vraiment pas un type cool.

Quand Oasis a atteint les sommets du rock mondial dans les 90’s, United est devenu imbattable. Etait-ce insupportable de voir les journalistes du monde entier vous parler des Red Devils ?

Au moment où Oasis était au top, c’est là que City a eu les résultats les plus merdiques. Well… On peut pas tout avoir en même temps. C’est pour ça d’ailleurs que j’ai déménagé à Londres à cette époque. Pour m’éloigner des ces fucking Red Devils qui gagnaient tout !

Vous auriez pu devenir footballeur ?

C‘est pas une vie où j’ai l’impression qu’on s’éclate vraiment. Ils ont tout l’argent du monde mais peu de liberté : on contrôle leur bouffe leur sommeil. Ils ne peuvent même parler en leur nom, ils doivent toujours penser qu’ils parlent au nom du club. Il y a trop de discipline. Je ne supporte pas qu’on me dise ce que j’ai à faire et je préfère mille fois faire partie d’un groupe de rock, c’est le meilleur job du monde. Moi footballeur, j’aurais fini comme George Best.

Vous évoquez George Best, un joueur emblématique de Man U, pourtant…

Oui, mais c’est comme Cantona. Tu ne peux qu’admirer ces types là. Ils ont tellement apporté au football. Et c’était des types tellement cool dans leur vie.

Que pensez-vous de la saison de City ?

C’est bien, il n’y a rien à leur reprocher. Ça prend du temps de construire une équipe, y’a tellement de nouveaux joueurs dans le groupe. Je pense qu’on peut finir troisième du championnat, le titre me parait hors de portée maintenant. Tout peut arriver. La Ligue des Champions ce serait top, surtout que là, je pense que l’expérience de Mancini va nous être précieuse. C’est son truc la coupe d’Europe.

Dans l’affectif des blues il y a Patrick Vieira…

Un super joueur. Je ne dis pas ça parce qu’il joue pour City, je l’adorais déjà du temps d’Arsenal . Il a marqué encore récemment. A une époque il habitait dans mon quartier, c’est vraiment un mec top. J’aime beaucoup Arsène Wenger aussi, un super coach. Si City ne décroche pas le titre, j’espère qu’Arsenal arrivera à le choper.

La fierté de Man City, c’était d’être un club prolétaire face au richissime United. Comment avez vous vécu l’arrivée du milliardaire Khaldoon Al Mubarak ?

Well, c’est comme ça. Le football consiste toujours à mettre la balle dans les filets plus souvent que l’adversaire. Et c’est comme ça que tu chopes les 3 points. Pour ça il faut de l’argent de nos jours. Si on reste un club prolo on finira en troisième division, super ! Et je te dis ça alors que même si City en arrivait là je resterai à fond un supporter du club. Quoi qu’il arrive City restera City. Le foot c’est comme ça, et le rock aussi. Moi, mon job je le ferai pour rien. Mais si je le fais, d’autres vont eux, se faire payer, avoir plus de moyens. Si tu veux être compétitif il faut rentrer dans la logique de l’argent. City a des fucking players, c’est génial. Mais  ils ne seraient pas venus jouer à City pour quedalle.  

Un mot sur l’équipe nationale ?

On a merdé la coupe du monde ; Le coach aurait pu mettre un peu plus de sang neuf, mais bon… Une équipe nationale tu peux mettre les joueurs que tu veux, il faut qu’il y ait une volonté de se bouger ensemble. C’est pareil pour l’équipe de France, pour tous les pays. AU final, l’Espagne a gagné et c’est mérité. Après j’étais déçu, mais je ne suis pas patriotique, à regarder les matchs avec mon drapeau et mon écharpe. La meilleure chose qui se soit passée durant cette coupe du monde, c’est que nous, on enregistrait notre album !

Bon, vous faites comment quand City joue un soir où vous donnez un concert ?
Man City joue ce soir. Le concert est annulé ! Non, je déconne (rires). La musique vient en premier pour moi. C’est ma vie.

Même si les Blues jouent une finale de Ligue des Champions un jour de super concert ?

Oh, mec… Va pas sur des trucs comme ça. Mais tu sais, au fond, j’aime à croire que notre musique est là pour booster les gens. Et je ne veux pas laisser tomber un public pour mes petites raisons égoïstes. On se démerdera pour jouer suffisamment tôt afin au moins de pouvoir mater le match à la télé.

ADRIANA






Contexte : Janvier 2009. Adriana, alors in love total de son kanak champion du monde, fait la promo du En Terre Inconnue tourné en Ethiopie pour France 2.
Support : Mens Health
Lieu : Théâtre Mogador
Mots clefs (ou pas) : Communisme – Féminisme – Secourisme

Tu gardes quel souvenir de ton enfance en Tchécoslovaquie ?

Je n’ai manqué de rien. Ma mère était médecin et mon père ingénieur, même si la paie dans le système communiste ne dépendait pas des études ou des métiers. Tout le monde avait à peu près le  même salaire pour qu’il n’y ait pas de chômage. On avait de quoi s’offrir une voiture, manger, mais on ne pouvait pas voyager ou s ‘offrir des objets de plaisir, c’était très modeste. On ne pouvait pas écouter la musique ni voir les films venus de l’Ouest. Je me rends compte aujourd’hui de ce manque de culture accumulé sur les 20 ans que j’ai passés là bas.

Comment on se rend compte qu’on passe à côté de quelque chose ?

On ne s’en rend pas compte. Le plus dur c’est le manque de liberté et l’énorme exigence de discipline. L’éducation était une énorme priorité, on nous disait que ce qui comptait c’était ce qu’il y avait dans nos têtes plus que l’argent. Ça avait un certain côté positif d’ailleurs, il faut le reconnaître. Mais j’étais très contente à 20 ans de  me dire que j’allais pouvoir me reconstruire. Ce qui n’était pas le cas de mes parents, pour eux c’est difficile de changer l’esprit, c’est trop ancré. Quelque- part, ils sont toujours dans l’ancien régime. C’est triste de voir une génération perdue.

Ça te vient de là l’envie d’exercer dans un univers de voyage et de luxe ?

Je n’avais pas ce rêve. Je ne pouvais même pas imaginer tout ça : aller à New York, en vacances à Paris. En plus j’ai été éduqué par mes parents dans l’optique de ne pas avoir trop d’attente pour le futur. Il fallait toujours avoir un plan B au cas où le plan A échouerait, c’était très pessimiste. Moi  j’étais contente de mes études, j’étais prise dans la meilleure université de médecine du pays. Le mannequinat est arrivé par hasard. Si j’y suis allé en domptant ma peur, moi qui était maladivement timide, c’est parce que je me suis dit : de toute façon ça ne va pas marcher. J’ai juste gagné un concours grâce à une personne rencontrée dans la rue. J’ai dit oui parce qu’il y avait l’opportunité d’aller à Paris.

Quelle était la place des femmes dans ce régime, et la relation des gens à la beauté ?

La beauté, comme tout ce qui était extérieur, n’était pas important. Le stylisme n’existait pas. On achetait dans un seul magasin, dans ma classe tout le monde était habillé avec le même pull. J’avais la chance d’avoir une mère très belle et très portée sur le stylisme. Elle nous a fabriqué des vêtements elle-même, elle nous a appris les premiers gestes de beauté. A 15 ans c’est elle qui m’a enjoint de me maquiller, alors que dans les pays occidentaux, on voit souvent les mères encourager le contraire. C’est elle qui m’a appris à mettre en avant ma féminité, une féminité qui manquait beaucoup dans ce régime.

Au niveau de la séduction et du sexe, il y avait de tabous dans cette société ?

Pas plus qu’ailleurs. Cette société n’était pas puritaine.  Le grand tabou c’étaient les pays hors du système communiste. On nous mentait sur notre histoire, sur ce qui se passait dans le monde. Quand le régime est tombé il a fallu ré-écrire les livres d’histoire.

A quel âge tu t’es rendu compte que tu étais jolie et regardé par les hommes ?

J’étais tellement timide que je n’osais même pas m’acheter un billet de train. Si je croisais une connaissance  dans la rue je me cachais pour ne pas dire bonjour. Ma chance c’est qu’à 16 ans, il y avait un garçon dans ma classe, très beau et qui me plaisait beaucoup. Pendant un an on ne s’est même pas parlé : même pas pour se dire : prête-moi un stylo. Et après ça a été le grand amour. C’était très beau, on était un beau couple qui a duré 5 ans.  Pour moi, il n’y avait pas d’autres garçons. Tout le monde nous disait qu’on était beaux, mais c’est le fait d’être un beau couple amoureux qui nous rendait beaux. Je n’ai jamais pensé que j’étais belle, je me trouvais maigre. Mais ma grand-mère me disait que j’étais la plus belle du monde. Alors je me suis dit, peut être un jour que ça se verra.

Tu n’as pas souffert à l’adolescence du regard des hommes, parfois un peu lourd à porter ?

Pour moi, on ne me regardait pas. Ou alors je n’ai rien vu. Peut être que je ne voulais pas voir. Je marchais en regardant par terre. Le regard de tout le monde me gênait, celui des hommes comme celui des femmes. Je ne voyais que le regard de mon copain.

Quelle éducation tu as reçue ?

Mon père était très sévère. Seule l’école comptait, il n’y avait pas de place pour les sorties. Je n’avais le droit à rien, je devais exécuter tout ce qu’on me demandait de faire. C’est pour ça que ma vie a commencé en France. J’étais libre, je tenais ma vie dans mes propres mains, je prenais mes décisions et faisait mes erreurs aussi. C’est là, notamment par le métier que je faisais, que j’ai appris à me connaître, me construire. Et de me dire un jour, tiens je suis peut ^rte une femme jolie.

Et ça change la vie d’être une femme jolie ?

Tout. Cela m’a permis de me rendre compte de ma féminité, et de tout ce qu’apporte la séduction. J’ai compris que c’est avant tout mon regard qui attire l’attention, avant ce n’était pas le cas. Avant je n’étais pas née.

Comment on se sert de la séduction ?

La séduction, c’est ce que je vends. La force de séduction plus exactement. Je donne mon regard et mes gestes de séduction à l’objectif, pour la vie privée, depuis mon premier copain, je n’ai jamais eu besoin de séduire les hommes, d’ailleurs ce sont eux qui viennent à moi. J’ai cette chance d’être visible, très grande, alors forcément les gens me regardent. Mais je n’ai plus à me servir de ça dans ma vie, j’ai trouvé l’homme qu’il me faut.

La séduction, elle ne sert pas qu'à séduire les hommes…

Je sais que c’est une arme, et je sais m’en servir. Je n’en ai jamais abusé pour n’importe quelle raison. C’est aussi un jeu amusant. La séduction intervient dans tous les rapports humains. Même avec vous dans cette interview. J’ai pas envie de vous « séduire », mais juste un peu pour que l’interview se passe bien. Après la séduction, elle est aussi dans les rapports aux autres, sans parler de séduction amoureuse. 

Dans le mannequinat on se fait beaucoup draguer, ou on est tellement iconisée, que ça refroidit toutes les ardeurs ?

C’est un milieu où les gens ont tellement l’habitude de voir des belles filles… Moi je ne me suis jamais faite draguer par un photographe, même si je sais que ça arrive. C’est aussi une question de savoir gérer les gens surplace. De toute façon, c’est la fille qui décide, on peut me draguer, de toute façon c’est pas possible.

Y’a-t-il des traits communs à tous les hommes qui tu as rencontrés ?

En fait, je ne savais pas ce que je voulais. J’ai toujours eu un copain, mais sans vraiment savoir où j’allais. Mon premier copain c’était bien, mais c’est normal, c’était le premier amour. Après il y a comme un trou, et puis il y a mon mari. Pour moi, il y a ma vie avant mon mari et ma vie après. Il est l’essentiel de tout. Mon bonheur, ma vie ont commencé quand je l’ai rencontré. Je ne m’y attendais pas du tout d’ailleurs. Je ne savais pas que l’amour est une explosion dans l’univers, je ne pensais pas que ça pouvait aller jusqu’ à aimer quelqu’un plus qu’on s’aime soi même. Je ne pensais pas que la vie puisse se centrer sur une personne. Je ne peux pas m’imaginer sans lui : je serai incomplète, malheureuse, handicapée, jusqu’à la fin de mes jours.  

Quelles sont les qualités masculines qui te sont essentielles que tu as trouvé chez lui ?

Ce que j’ai trouvé chez Christian, je ne l’ai jamais vu ailleurs : il a le courage d’un guerrier. Je me suis toujours posé la question en regardant un homme :  est-ce qu’en cas de grand danger comme un incendie ou une guerre, cet homme serait capable de sauver ma vie, même en donnant la sienne. C’est un stratagème simple, on imagine tout de suite la réponse. Avec mon mari je vois la bonne réponse. Il a cette honnêteté qui va avec le courage. Les gens font beaucoup de compromis aujourd’hui, Christian il est très vrai et très brave. C‘est un héros pour moi.

Même en temps que guerrier retraité ?

Ça n’arien à voir avec son ancien métier, même si dans le sport les qualités de courage se voient davantage. Je sais que je peux toujours compter sur lui s je lui demande quoi que ce soit. Je suis sa princesse.

Tu aimes sa virilité ?

J’aime les hommes qui restent hommes, je n’aime pas ceux qui portent des bijoux, qui passent trois heures à se coiffer devant un miroir.  Mon mari est très viril. Et pourtant je suis une femme indépendante, j’ai ma vie, j’ai mon travail, tout l’argent que je gagne ? Mais j’aime être que quelqu’un s’occupe de moi.

C’est étonnant de voir l’absence de compétition égotique au sien de votre couple, contrairement à ce qui se passe dans les couples stars. Pourtant aujourd’hui en termes de revenus et de notoriété, tu es devant lui…

Je ne sais pas si je suis plus connu que lui. Il a gagné la coupe du monde. Et ma notoriété est liée aussi à ça. Il n’y a aucune compétition entre nous, quand nous nous sommes rencontrés, j’étais très connue déjà, et je ne savais pas qu’il était footballeur, il ne savait pas que j’animais déjà des émissions de télé. C’était très naturel. Et puis nos carrières ont des points communs : il y a toujours du monde autour de nous, nous sommes très regardés. Si j’étais sorti avec quelqu’un d’un autre monde, nous ne nous serions pas compris.

Quels sont les défauts qui t’énervent chez un homme en général, et chez le tien en particulier ?

En fait, j’adore ses défauts. Sans ses défauts, il ne serait plus lui même. Je déteste les hommes soumis. Avec Christian, nous sommes parfois dans la confrontation, il y a du piquant. Je déteste les hommes qui essaient de vous acheter, avec leurs possessions, leurs biens matériels. Je déteste les vantards et ceux qui ne sont pas capables de se défendre physiquement. Je déteste le manque de masculinité. Je hais les hommes qui sont domptables. Parce-que c’est un jeu : une femme va toujours essayer de dompter son mari, sauf qu’une fois qu’il est dompté, c’est fini, il n’y a plus de jeu. C’est un jeu qu’une femme ne doit jamais gagner. Moi, mon homme c’est un tigre, il est indomptable.

Parle-nous de cette émission « Rendez- Vous en Terre Inconnue » ?

Quand j’ai accepté cette émission avec Frédéric Lopez, en Ethiopie, je n’imaginais pas en ressortir aussi bouleversée. C’était comme un train vers 2 000 ans en arrière. Tu te rends compte que le simple détail de ton lieu de naissance, conditionne toute ta vie. Quelle aurait-été la mienne si j’étais né en Ethiopie ? J’étais surpris de voir à quel point ces gens gardent la tête en haute et gardent le goût du bonheur et beaucoup d’amour en eux. Tu relativises vraiment les petites choses de la vie qui te font chier tous les jours.

Comment as-tu vécu le choc des cultures, particulièrement rude en ce qui concerne le sort des femmes ?

J’essayais de ne pas monter trop de pitié, et c’était dur notamment face au sort de certains enfants. L’espérance de vie est de 39 ans, la vie est dure pour les hommes aussi. J’ai eu de la chance car j’ai été reçue dans une famille où le chef avait décidé de ne plus exciser ses filles et d’envoyer tous ses enfants à l’école. On sentait que quelque chose allait vers mieux.

Tu es une femme engagée :  ça vient des origines modestes, d’une volonté de rendre ce que le monde du luxe t’a donné, où c’est une conscience politique héritée du régime communiste et des combats menés par ton mari ?

Je n’en sais rien. Je n’y ai jamais réfléchi. La Croix Rouge est venue me chercher et c’est argument de santé publique qui m’a touché. J’étais destinée à des études de médecine, ce qui implique une sensibilité particulière à la souffrance, d’avoir ce réflexe de vouloir aider. J’étais touchée qu’une telle organisation m’approche mais j’étais frustrée de ne pas pouvoir agir. Je veux dire, en dehors de donner mon image pour des spots publicitaires.  C’est le seul moment de ma vie où j’ai regretté de ne pas avoir terminé mes études. Si j’avais eu mes diplômes de médecin, j’aurais pu aider dans les équipes de la Croix Rouge. Petit à petit je me suis investi de plus en plus. On a beaucoup communiqué aussi sur les gestes qui sauvent, le pourcentage de gens qui les connaissent  a augmenté considérablement en 10 ans.  Une fois que tu es dedans, tu en fais de plus en plus. Quand tu voix la souffrance en vrai, tu ne réagis plus pareil.

Aujourd’hui on peut être belle et avoir un engagement solide, actif, politique, et ce au plus haut niveau comme on l'a vu chez Ségolène Royal ou Hilary Clinton ?

Je ne suis pas féministe, mais penser comme ça, c’est déjà une sorte de discrimination qui me dérange. Moi je suis qui je suis, qu’importe femme ou homme, l’action doit être faite. Je ne vois pas comme une femme qui fait des choses, je suis un être humain qui agit.. Peut être est-ce plus facile pour moi qui ai réussi dans un milieu ou c’est plus facile pur les femmes que pour les hommes, je n’ai pas vécu la frustration d ‘être bloquée dans ma carrière parce que femme.

Comment une femme comme toi s’entretient ?

Je ne fais pas grand-chose… Depuis 4 mois j’essaie de me remettre au sport, car je suis entouré de pratiquant : mon mari, ma sœur… Mais ça reste une activité pour laquelle je dois me forcer. Et je suis très gourmande, alors je dois faire attention de temps en temps. Je ne bois pas, je ne fume plus. Je fais des massages de temps en temps, mais surtout pour la détente. Je ne suis pas obsédée par la beauté.

Comment te vois –tu vieillir ?

Je me vois juste vieillir avec mon mari à mes côtés. Sauf que je trouve qu’il ne vieillit pas ! La vieillesse ne me fait pas peur. J’ai davantage la crainte de perdre le bonheur  il y a tellement de choses bien dans ma vie, que j’ai peur de perdre cette magie.

Des enfants,  un jour ?

Mon mari en veut depuis très longtemps. Je me pose toujours 3 milliards de question, ce sujet me fait peur. Mais en même temps je commence à en ressentir l’envie. Je suis contente d’avoir pu attendre que cette envie arrive. Parfois je suis à la maison, et je suis émue, j’en pleure presque ! Je sens que le moment va venir bientôt.

Quelle image as-tu du père ?

Christian me guider dans cette aventure. Il adore les enfants : il a 17 frères et soeurs.  Je n’ai aucun doute qu’il saura faire pour les tâches quotidiennes. Je peux imaginer un père plus idéal que lui. Mais je m’occuperai de les éduquer : Christian il est trop Papa Gâteau avec ses nièces et neveux.

Tu continues le cinéma ?

Le cinéma c’est un truc qui me chatouille. Je ne suis pas formée à ce métier, et cela me fait peur.  Les propositions les plus tentantes me font toujours flipper. Mais chez moi c’est bon signe quand j’ai peur. J’ai toujours eu peur de me lancer : à mon premier défilé, avec la croix rouge. Si j’ai peur ça veut dire que c’est juste une appréhension à passer et que derrière ça va être génial.